Si le lin apparaît d’emblée comme une matière naturellement technique et éco-responsable, il permet également à l’homme de mieux saisir la place qui est la sienne au sein de la nature.
Comme l’explique Michel Serres dans Le contrat naturel, l’Homme a tendance à polluer ce qui ne le concerne plus ; les populations ayant migré depuis les champs jusqu’aux édifices fermés des villes ; elles ne travaillent plus la terre comme nos ancêtres, ne guettent plus les signes d’une météo décisive pour leurs activités. Derrière nos écrans, dans nos bureaux avec air conditionné, le climat n’influence plus nos travaux, la nature est absente de notre quotidien. Nous ne nous sentons plus concernés par cet environnement dont nous sommes isolés.
Favoriser l’utilisation de lin, donner un rôle plus important à cette plante qui pousse “à la vue” du consommateur final, (la France étant le premier producteur mondial de cette fibre), participe alors à rétablir cette proximité, cet ancrage de l’homme dans la nature ; l’homme est de nouveau intéressé par la terre et ce qu’elle a à lui offrir.
On peut alors espérer de sa part une meilleure considération de l’environnement, redevenu son environnement.
Le lin permet donc de ré ancrer l’homme dans l’environnement mais également dans le temps :
En effet Le lin, fruit de la terre, permet également de briser le sortilège de l’immédiateté qui frappe nos sociétés actuelles pour nous réapprendre la patience qui caractérise sa culture : bien qu’il pousse en 100 jours, il ne peut être cultivé sur la même parcelle que tous les 7 ans afin de ne pas épuiser la terre.
En intégrant ainsi une chronologie plus concrète, moins désincarnée, l’homme revisite son rapport au temps.
Un cycle de culture à respecter, mais aussi une histoire : les premiers fragments connus datant de -36 000 ans, le lin porte avec lui tout un héritage, c’est une matière avec une histoire, objet de traditions. Ce que Michel Serres qualifie de : « pensées longues, gardiennes de la terre »
Ainsi dans une époque du « tout, tout de suite » le lin fait figure de garde-fou et rétablit la conscience d’un temps plus authentique.
L’homme réajuste ainsi sa place dans la nature se situant désormais en coopérateur des logiques naturelles plutôt qu’en exploiteur.
En effet, l’homme qui voulait se rendre « comme maître et possesseur de la nature » s’est très vite transformé en agent d’exploitation intensive, immodérée et immédiate, des ressources pourtant limitées, d’une nature qui n’est autre que sa propre demeure.
Cette relation inappropriée à la nature, ce dévoiement initial, engendre un trouble dans la nature, trouble écologique mais aussi économique et social.
La culture du lin ramène l’homme à son exacte condition : celle d’un être voué au respect des rythmes et des cycles de la nature. Le mot latin humus signifie « terre »…Par la culture du lin l’Homme retrouve l’humilité que la nature lui commande.
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y aura t’il des chemises de nuit en lin?
Bonjour Elisabeth,
Merci pour votre message ; les premières pièces proposées sont pensées pour la pratique du yoga.
Bon après-midi.
Augustin.
Bravo !!!
Excellent! Belle reflexion et belle démarche qui, je l’espère, portera ses fruits dans les esprits comme dans la vie quotidienne! 🙂
Can’t wait to read the next chapter/article of this adventure!
Keep us posted!!
Bravo ! Ce que vous faites est remarquable !