La mode de l’éthique :

Lorsque la logique commerciale de certaines grandes entreprises s’empare du discours éthique, il est trop souvent évident que, derrière un discours exhibant fièrement des valeurs toutes plus enviables les unes que les autres, se cache la volonté de revêtir la logique du profit d’un habit aussi vertueux que trompeur.

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Exprimé plus simplement, il s’agit d’examiner la manière dont l’intérêt le plus immédiat de celui qui produit pour vivre peut intégrer des règles qui vont faire de son travail une pratique authentiquement enrichissante, source d’un développement harmonieux pour l’humanité et pour son environnement.

Il règne aujourd’hui une sorte d’ambiguïté entre le terme « morale » (qui n’a pas bonne presse) et le terme « éthique ». Le terme « morale » renvoie à une forme d’étroitesse d’esprit ou à une source d’intolérance. Le mot « éthique » quant à lui semble apporter à tout discours un supplément d’âme.

Produire aujourd’hui un vêtement répond au besoin le plus ancestral de l’humain et à la nécessité pour lui de vivre et de continuer à vivre. Mais il s’agit bien de produire au 21ème siècle , il faudrait être aveugle, inconscient ou criminel pour ignorer les cicatrices béantes d’une nature violentée par une humanité irresponsable ;

Beaucoup pensent qu’une idée vraie est une idée qui réussit; le culte du résultat l’emportant sur tout examen des intentions,  libérant ainsi la morale de tout principe supérieur. Il ne faudrait plus prendre en compte qu’une réussite au goût de profit et de confort.

Et si la seule réussite à poursuivre était de réconcilier l’homme avec le travail et, par la façon de travailler, le réconcilier avec une nature dont il a oublié qu’elle n’était pas inépuisable.

Giremoutiers, lieu-dit Les Fermiers (77), le 3 avril 2013 : Regis Brodard examine le lit de semences apres le semis du lin (Photo Sebastien Rande / CELC)

L’Ethique consisterait donc à intégrer toutes les dimensions de l’existence dans le travail. Un travail qui ne dépossède pas l’homme de tout ce qu’il produit. Un travail qui, en enrichissant l’individu, enrichit l’ensemble de la communauté humaine. Un travail qui prend soin de préserver les conditions écologiques.

Le respect de la nature, la réparation des séquelles de son exploitation débridée, apparaissent comme des principes incontournables d’une action qui se voudra éthique.

En conclusion nous pouvons convoquer dans cette réflexion de Juin fait le lin la belle formule du philosophe allemand Hans Jonas :

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